Black beauties

Mon jeune frère Jocelyn, qui vit dans le Maryland et avec qui j’échange régulièrement par visio WhatsApp, m’a conseillé cette semaine de teindre mes cheveux qui deviennent effectivement de plus en plus blancs. Il me faut préciser que Jocelyn, le dernier de notre fratrie de dix enfants, a dix-huit ans de moins que moi ; il n’a donc pas encore ce genre de préoccupation.

Me teindre les cheveux ? Honnêtement, l’idée ne m’est jamais venue, tout comme elle n’a jamais effleuré l’esprit de la femme qui vit avec moi depuis bientôt trente ans. Si je puis comprendre que, l’âge venant, certaines femmes puissent avoir recours à cet artifice, je ne l’ai jamais supporté de la part de mes congénères du sexe masculin qui, ceci faisant, cherchent manifestement à paraître plus jeunes. Et je ne parle pas de tous ceux qui, pour cacher leur calvitie, s’encombrent de moumoutes et autres vilains postiches.

A mon sens, rien ne vaut le naturel ! En n’y réfléchissant bien, c’est sûrement ce goût pour le naturel qui explique que, depuis mon adolescence et mes premiers émois amoureux, je n’ai jamais été véritablement attiré par mes soeurs noires. Je trouvais celles de mon temps superficielles, cherchant toujours à donner une image qui n’était pas la leur : maquillage outrancier et nullement adapté à la couleur de leur peau, perruques, mèches, tressages, etc. Dans ce jeu d’illusions forcené, j’exècre notamment celles qui s’éclaircissent le visage (quid du reste du corps ?) avec des produits décapants qui mettent pourtant en danger leur santé. Rien ne vaut le naturel !

Léopold Sédar Senghor a célébré, avec beaucoup de justesse, la beauté de la femme noire et j’ai eu plaisir à reproduire son magnifique poème sur mon site « feliho.com » (cf. « Femme noire »).

Dans le diaporama ci-dessous, je veux rendre à mon tour un vibrant hommage à toutes mes soeurs de race qui continuent de se battre, au quotidien, pour leurs propres valeurs et non pour des valeurs importées qu’on cherche à leur imposer pour les motifs les plus mercantiles.

Plaisir, 21 mars 2025