Toujours immergé dans ma découverte de Louis Capart en cet été breton morose qui me tient, malgré tout, éloigné de la furie des Jeux Olympiques, je suis tombé sur sa belle reprise de « Ma Bretagne quand elle pleut ». La chanson originale, qui est de Jean-Michel Caradec1 , date de 1977, l’année de naissance de mon fils aîné Christopher. Je n’ai pas peur d’avouer que cette chanson fait partie des nombreux éléments qui m’ont fait aimer, d’emblée, la Bretagne au point de choisir d’y résider après ma retraite. Lorsque je l’écoute, je ressens les mêmes émois que j’éprouvais enfant en apprenant par coeur « Oceano nox »2, le beau poème de Victor Hugo qui me parlait déjà des gens de la mer :
Oh ! combien de marins, combien de capitaines
Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
Dans ce morne horizon se sont évanouis !
Combien ont disparu, dure et triste fortune !
Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,
Sous l’aveugle océan à jamais enfouis !
Homme libre, toujours tu chériras la mer !3
Pont-Croix, 29 juillet 2024
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1. Né le 20 septembre 1946 à Morlaix, il s’est tué en voiture le 29 juillet 1981, près de Rambouillet, alors qu’il rejoignait la tournée France Inter. Il y a donc aujourd’hui tout juste 43 ans ! Il est enterré à Brest dans le cimetière de Recouvrance.
2. Ce poème de Victor Hugo parut en 1840 dans le recueil Les Rayons et les Ombres.
3. Ce dernier vers dont j’ai fait ma devise est de Charles Baudelaire (in L’Homme et la Mer – Les Fleurs du Mal, 1857)