Mon porte-cannes en pied d’éléphant

 

Mon porte-cannes en pied d’éléphant

 

     J’ai trouvé ce qui suit dans « Carton et chiffons », un blog tenu par une femme dont j’ignore le nom (Voir « cartonetchiffons.canalblog.com » pour ceux qui souhaiteraient plus d’informations).

« Samedi 29 octobre 2016

Un pied d’éléphant

C’est en visitant la très belle maison victorienne Lanydrock, en Cornouailles, que j’ai vu ce pied d’éléphant transformé en porte-cannes :

Shocking, comme disent les Anglais, plus jamais ça ! 

Les éléphants sont des animaux en voie de disparition. Malgré l’interdiction du commerce de l’ivoire, le massacre des éléphants continue. »

 

     Je choisis de livrer ci-dessous, sans rien modifier, les divers commentaires qui ont fait suite à cet article :

 

  • Excellent cliché. Bisous. Annie

Posté par Annie, samedi 29 octobre 2016 à 08:50

  • Effectivement, ce fut « à la mode » un moment… Quelle horreur…

Posté par ChonchonAelezig, samedi 29 octobre 2016 à 11:13

  • Oui, quelle horreur, comment peut-on regarder ça tous les jours ? 
    Ca me rappelle qu’une amie de Maman avait devant chez elle un arbre dont le bas du tronc nous évoquait une patte d’éléphant…

Posté par Nadine, samedi 29 octobre 2016 à 11:19

  • Voilà qui est plutôt effrayant. Par contre, c’est un excellent sujet pour le thème des bottes. Très bon dimanche.

Posté par Patibee, dimanche 30 octobre 2016 à 13:39

  • Une bonne idée pour le thème, mais que je refuse d’approuver.

Posté par moonette, dimanche 30 octobre 2016 à 23:51

  • Bien sûr, ta photo illustre bien le thème de cette semaine, mais quelle horreur ! Le pire, c’est en effet que le massacre continue !

Posté par marie-anne, lundi 31 octobre 2016 à 01:24

  • Même réaction que les commentatrices précédentes… Je ne pourrais pas garder un tel objet chez moi…

Posté par souribelle, lundi 31 octobre 2016 à 06:46

  • Bon choix, mais c’est vraiment insupportable…

Posté par miji, lundi 31 octobre 2016 à 09:50

  • Moi aussi ce genre de chose me choque… Quand je pense que certains en font toujours le commerce !

Posté par Nakin’, lundi 31 octobre 2016 à 10:15

  • En plus d’être choquant je trouve que c’est d’un mauvais goût, mais le choix est original !!!

Posté par Mimosa1329, lundi 31 octobre 2016 à 13:38

  • Comme tous les autres commentaires, je ne peux que m’insurger devant ces pratiques barbares.

Posté par Didier, mercredi 2 novembre 2016 à 09:34

  • J’ai le même avis que les autres, mais ça a au moins le mérite d’évoquer ce triste sujet de la disparition des espèces animales.

Posté par Patounette, mercredi 2 novembre 2016 à 13:24

  • Imposant dans une entrée !!! Mais original ! 
    bisous

Posté par SYLFAN, jeudi 3 novembre 2016 à 19:26

  • Une belle illustration du thème, mais c’est horrible de faire ça et d’un goût douteux, en plus.

Posté par MAnnie, dimanche 6 novembre 2016 à 18:30

 

     J’en viens à présent au fait pour expliquer en quoi je me sens personnellement concerné par tout ce qui précède. La photo ci-contre n’est pas celle de « Carton et chiffons », mais représente le porte-cannes que j’ai acheté, en 2006, en Centrafrique. C’est un authentique pied d’éléphant. Un ami français, restaurateur à Bangui, m’a rapporté qu’il ferait partie de la multitude d’objets pillés dans le palais de Mobutu à Gbadolite, la ville que le dictateur zaïrois a créée au coeur de la forêt vierge, et qui se sont retrouvés sur le marché local après avoir traversé le fleuve Oubangui tout proche. Je l’ai acquis, sur facture, chez un commerçant sénégalais du village artisanal. Celui-ci m’a certifié que cet objet d’art avait été réalisé avant la CITES (1), la convention internationale qui interdit, depuis 1973, le commerce des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction. Ce porte-cannes a littéralement fait hurler Soad d’horreur : c’était pourtant un cadeau de prix que je lui destinais !  Je l’ai néanmoins conservé. En juin 2008, il est revenu dans notre déménagement en France, après avoir été dûment déclaré et assuré dans notre inventaire auprès du transitaire. Il a d’abord séjourné une bonne année dans l’obscurité de notre cave de Plaisir, et il occupe depuis dix ans un coin de notre petit salon africain à Pont-Croix. Fin de l’histoire ?

     Pas tout à fait ! Bien que Soad ait fini par s’habituer à la vue de cette « horreur » à cause du peu de temps que nous passons annuellement en Finistère, le litige restait implicitement pendant. Ce qui a fini par soulager un peu sa conscience, c’est lorsqu’elle est tombée inopinément cet été sur une image tirée d’une BD, « Les cents métiers de Bécassine », qu’elle a empruntée à la bibliothèque municipale de Pont-Croix. Dans cette BD éditée initialement en 1915 par Henry Gautier, on voit le même pied d’éléphant, avec le même usage. Ceci prouve qu’il était déjà en vogue dans le Congo belge de l’époque. Tout change parce que rien ne change ?

     La main sur le cœur, moi qui n’ai jamais chassé ni tué un animal sauvage de ma vie, je déclare solennellement que je suis blanc dans cette affaire. Je ne compte donc pas me défaire, même contre espèces sonnantes et trébuchantes, d’un objet qui m’a déjà suffisamment créé de problèmes domestiques. Après ma mort, mes héritiers en disposeront comme ils l’entendront. Je serai déjà au paradis des éléphants… à moins que ce ne soit celui des dinosaures.

                                                  Pont-Croix, 11 août 2019

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(1) CITES est l’acronyme anglo-saxon de « Convention on International Trade of Endangered Species ». Cet accord intergouvernemental, signé le 3 mars 1973 à Washington, regroupe aujourd’hui 175 États.