Culture et foi

 

Date: Vendredi 12 novembre 2010, 21h50

 

Mon cher Gérard,

Je participe actuellement, au niveau de la paroisse de Plaisir, à un groupe de réflexion dans le cadre du Synode. Les chrétiens des Yvelines n’ont plus été consultés par leurs différents évêques depuis 1953, année de ma naissance. Parmi les différents sujets proposés et pour lesquels il faut faire des propositions concrètes, j’ai choisi personnellement celui de la place des divorcés dans l’Église d’aujourd’hui. Mais bien d’autres thèmes m’interpellent tout autant : le rôle dévolu aux femmes (quid de la prêtrise pour elles, voire l’accès à des fonctions plus importantes), le célibat des prêtres, le rejet du préservatif pour les jeunes ou encore de l’avortement, etc. Je crois sincèrement que, à s’arcbouter ainsi sur des positions rétrogrades, l’Église catholique va progressivement perdre les rares fidèles qui lui restent. Mon village de Pont-Croix dans le Finistère était le siège du séminaire dont étaient issus tous les prêtres de la Cornouaille. Aujourd’hui, le séminaire n’est plus qu’un vieux souvenir et cela fait plus de 40 ans qu’il n’y a plus eu une seule ordination dans tout le Cap Sizun. Cherchez l’erreur…

RF.

P.J. : Ma maison au premier plan, surplombée par la flèche de la Collégiale Notre-Dame de Roscudon.


2010/11/12 Gérard

Cher Raoul,

Étant moi-même divorcé et remarié depuis 1966, j’allais à la messe sans communier jusqu’au début des années 70. Après le travail à Nord Éclair, je me rendais à la messe de 6 heures à Sainte-Élisabeth. Comme il y avait peu de monde, j’ai dit un jour au curé : « Ne faites pas attention si je ne communie pas ; je suis pêcheur public ». « Qui ne l’est pas ? » m’a-t-il répondu. Surprise : peu de temps après, je l’ai vu arriver chez moi. Il s’était déplacé à pied de sa paroisse à mon domicile, situé à 1 km environ, sur la paroisse voisine. Et il m’a dit qu’en conscience, il estimait que je pouvais communier.

Ce geste, je ne l’oublierai jamais. Ce curé, Henri Mathias, ancien prêtre ouvrier, ne risque plus les coups de crosse de Rome ou de l’évêque de Lille : il est décédé il y a quelques années. Mais il reste dans mon cœur.

Amitiés

Gérard1

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1. J’ai connu Gérard durant mon année d’intérim comme chauffeur-livreur de nuit à Nord Eclair (1978-1979). J’étais encore étudiant à l’Université de Lille III et lui était déjà un journaliste chevronné. 46 ans plus tard, il compte toujours au nombre de mes fidèles amis.

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Bonsoir Raoul,

Vu le nombre de personnes qui se disent agnostiques, athées ou croyantes-non-pratiquantes, qui ne pratiquent plus les sacrements et ne se rassemblent plus « en église », pourquoi l’Esprit Saint soufflerait-il l’idée de la vocation ?

« Demandez et vous recevrez » est-il écrit. Les gens veulent se passer de Dieu, alors Dieu fait ce qu’ils lui demandent imprudemment. Résultat, les gens se dirigent eux-mêmes, avec l’aide de leurs dieux et idoles. C’est comme ça que les séminaires se vident, comme nos églises…

Par notre exemple, conduisons-nous bien (mettons nos vies en conformité avec l’Evangile) et donnons aux gens le goût d’être chrétiens au lieu de critiquer tout le temps l’Institution. Par des liturgies joyeuses, attirons-les et ayons l’air de ressusciter pour mieux.

Le re – susciter !

Quant au rôle des femmes dans l’Eglise, le problème des divorcés-remariés, le célibat des prêtres et le rejet du préservatif, ce sont d’autres vrais sujets dont je suis prêt à débattre avec toi, mais pas par écrit : trop consommateur de temps !

Mais pendant ce temps-là, n’oublions pas le VRAI combat que l’islam livre contre les chrétiens !

Après un pèlerinage en Israël l’an passé, nous revenons d’Égypte et Jordanie « sur les pas de Moïse ». Dans les deux cas, nous avons pu toucher du doigt le combat que l’islam (je ne dis pas seulement les islamistes) livre contre nous. Nous voyons des « choses », nous en « lisons » d’autres et beaucoup ne veulent pas croire : c’est plus facile de faire l’autruche et de prôner le dialogue. Le Vicaire Général de la Cathédrale d’Amman nous a bien dit :

– Il faut être bien naïfs pour croire qu’un dialogue est possible avec les musulmans.

– Bien sûr, il y a des musulmans modérés, mais l’islam est UN et le Coran INDIVISIBLE (religion d’un côté et règles temporelles de l’autre), et un verset ne dit-il pas « Embrasse la main que tu ne peux pas mordre » !

– Allah et notre Dieu ne sont pas les mêmes : si le Coran donne 99 « qualificatifs » à Allah (le puissant, le miséricordieux, le vainqueur, …), le seul « qualificatif » (le 100°) qui lui manque est « Dieu est Amour », et ça, c’est le Dieu des chrétiens ! Ne disons donc pas que l’islam est la religion de l’amour !

– Comment allons-nous utiliser le pouvoir (que nous avons encore en France) pour contrer les manœuvres de l’islam ? Le Vicaire Général nous a clairement dit « En France, le combat est perdu (sic) ! » Le caillassage en pleine messe (en France), l’attentat contre des chrétiens en pleine messe (en Irak), l’attentat déjoué contre Dalil Boubakeur (recteur « modéré » de la mosquée de Paris) et la fatwa contre l’imam (modéré) de la mosquée de Drancy sont les prémices visibles de ce combat. Une religieuse nous disait l’an passé à Bethléem: « Les musulmans… Ah, Français, Français, attention, ils sont déjà chez vous ! »

Si une majorité silencieuse de musulmans français s’indigne de cette situation, la minorité agissante (islamiste) fait ce qu’il faut pour mettre à bas notre démocratie et ses lois (contraires à la charia). A force de grignoter, dès qu’ils se sentiront en position de force, ils feront comme au Kosovo ou en Indonésie : il y a 50 ans, ces pays n’étaient pas musulmans !

Je suis en train de rédiger un papier sur le sujet ; il n’est pas terminé : je dois encore rassembler les documents qui le soutiennent. Mais toi, qui vas sur Internet et en ramènes nombre de documents, tu sais bien tout ça et tu peux déjà en parler avec TES arguments !

Allez, Raoul, tu as sans doute raison de t’impliquer dans les réflexions dont tu parles, mais n’oublie pas que le vrai combat n’est pas là, et fais-le savoir !

Avec ce Vicaire Général, j’ai dit que, au Sénégal, je vous faisais prier tous ensemble, chrétiens et musulmans, en disant la Fatiha. Il m’a dit : « Ca, ça va, mais ça a débouché sur quoi ? »

Tu fais partie de ceux qui peuvent répondre…

Amitiés,

Bernard2 .

(Novembre 2010)


2. Alors qu’il effectuait son service militaire au titre de la coopération, Bernard fut mon professeur d’anglais au Collège Saint-Pierre de Dakar de 1966 à 1967, année où j’ai obtenu mon BEPC.