Mon manque de toi
C’est fou comme le temps passe vite avec toi !
Trois jours entiers défilent comme trois heures,
Les heures s’envolent comme des minutes,
Et les minutes durent à peine le temps d’un baiser.
A la seule idée de te voir, je suis déjà heureux
Je dois te quitter, il me vient aussitôt du vague à l’âme
Les mois ont beau passer, les semaines se suivre,
Je n’y peux rien : c’est mon manque de toi !
Et lorsque je suis loin de toi, englué dans ma routine
J’ai besoin d’entendre ta voix, de savoir comment tu vas
C’est alors que je te demande : « Comment es-tu habillée ? »
Ou encor : « As-tu pensé à moi ? T’ai-je un peu manqué ? »
Ces questions ne sont point caprices d’enfant gâté
Mais tendres émois de mon cœur qui t’aime
Et qui se languit toujours de toi quand tu n’es pas là
C’est que je voudrais tant partager ma vie avec toi !
Etre auprès de toi quand tu t’endors, veiller sur ton sommeil
Te voir te réveiller, heureuse de me trouver à tes côtés
Te prendre dans mes bras pour m’enivrer de ton odeur
Puis goûter au bonheur infini de boire à tes lèvres.
Et il y a toutes ces choses que je ne puis écrire ici
Qui naissent à gros bouillons de ma folle envie de toi
Cette envie qui est comme la faim, comme la soif
Mais qui chez moi, par ta grâce, n’est jamais rassasiée.
Aujourd’hui, c’est mercredi, un autre bon jour pour moi
Je sais que, dans quelques heures, je vais te rencontrer
Je prendrai vite le métro et je changerai à Opéra
Pour les Invalides, le cœur en fête, le pied léger.
Ce que nous ferons après n’a pas beaucoup d’importance
L’important, c’est d’être ensemble, c’est d’être tous les deux
Que nous allions au cinéma ou que nous allions chez toi
L’important, c’est d’être ensemble, c’est d’être tous les deux.
Je sais aussi que sonnera l’heure fatidique de la retraite
Le dur moment où je devrai de nouveau te laisser
Pour regagner, le cœur en berne, ma banlieue lointaine
Repensant à loisir à tout le manque que j’ai de toi.
Je sais surtout que ce mal de toi n’est pas pour l’éternité
Que viendra le jour où nous n’aurons plus à nous quitter
C’est mon espérance, c’est mon credo, c’est ma force,
Parce que, dans ton coin, toi aussi tu as le mal de moi.
Nanterre, mai 1997