Les moulins de mon cœur
Connais-tu le moulin de Gravelines ?
Il vit à gauche de la Nationale
Qui mène de Dunkerque dans le Calaisis.
Il est seul, fatigué ; ses vieux bras tout cassés
Et son air misérable me font beaucoup pitié.
Connais-tu le beau moulin blanc de Leers ?
On n’aperçoit que lui à dix lieues à la ronde
Que l’on vienne de Roubaix ou bien de Courtrai ;
Il a l’air imposant d’un amiral à la retraite
Et l’on se mettrait au garde-à-vous pour l’admirer.
Connais-tu les jumeaux de Bruges-la-fière ?
Ce sont deux gais lurons juchés sur leur butte
Dominant le canal qui serpente près de la cité.
Le soir, ils se racontent de vieilles histoires
Histoires de moulin, histoires du temps d’avant.
Qu’ils soient belges ou bien français
Ce sont tous là moulins des Flandres
Je ne sais rien des moulins de Provence
Dont parlait le bon Alphonse Daudet
Mais je connais les moulins de mon cœur.
Dunkerque, août 1977