Emotion n’est pas raison !

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Emotion n’est pas raison !

 

     Comme je l’ai déjà signalé à mes fidèles lecteurs, j’ai choisi de consacrer mon post de ce jour à l’affaire de la petite Leonarda, 15 ans, qui fait actuellement couler beaucoup d’encre et suscite bien de réactions. Seulement, émotion n’est pas raison.

     Pourquoi ? Simplement parce que, dans notre monde moderne où tout semble aller à la vitesse de la lumière, une émotion chasse l’autre et, dans une semaine, un mois tout au plus, l’affaire de la petite Leonarda sera déjà oubliée et on sera passé à autre chose. Seulement, il faut savoir toujours raison garder, surtout lorsqu’il s’agit de gouverner un pays aussi complexe que la France.

     Je ne suis pas assez fin politologue pour me rallier aux avis de ceux qui prêtent à Manuel Valls des ambitions de Premier ministre au point de droitiser  sa ligne de conduite, ce qui lui fait gagner de fervents supporters jusque dans le camp de l’UMP et le rapprocherait de certaines thèses du Front national ; à chacun son métier ! Mais lorsque j’entends des caciques du Parti socialiste clamer à qui mieux mieux qu’il faut sanctuariser l’école, que ne s’en sont-ils pas préoccupés plus tôt alors que les enseignants se font tous les jours insulter et agresser par leurs élèves, quand ce ne sont pas les parents ? Toujours aussi prompte à réagir, la jeunesse estudiantine descend dans la rue : cela fait toujours un jour de plus de gagné sur les vacances de la Toussaint ! D’ailleurs, est-ce qu’il est encore politiquement correct de dire  vacances « de la Toussaint » ? Et je continue de m’interroger : lequel de ces jeunes serait réellement prêt à partager sa chambre et ses affaires avec ces enfants immigrés aujourd’hui en souffrance ?

     La manière d’intervenir des forces de l’ordre n’est certes pas toujours  heureuse mais, au bout du compte, il importe que la loi républicaine soit respectée. Dans l’affaire qui nous intéresse, on constate déjà, de l’aveu même du chef de famille, un certain nombre d’irrégularités dans le seul but d’obtenir le droit au séjour : faux certificat de mariage, fausse déclaration de nationalité s’agissant de la femme et des enfants qui seraient italiens et non kosovars, etc. En guise en comparaison, c’est exactement ce qui se produit lorsqu’un bijoutier abat son agresseur dans un acte de légitime défense ; s’il n’y avait pas eu tentative de vol à main armée, il n’y aurait pas eu de riposte !

     Chacun de nous trouvera toujours des raisons pour accuser ou pour exonérer l’une ou l’autre des parties en cause. Seulement, la loi doit être la même pour tous et ne peut donc pas être à géométrie variable… sauf dans les cas spécifiquement prévus par cette même loi : immunité du président de la République, des parlementaires ou encore des diplomates ; situation des mineurs ou des aliénés, etc. La loi, dès lors qu’elle est votée, doit être la même pour tous et respectée par tous. C’est pour cela que, sans être un fervent défenseur du mariage pour tous, je m’étonne de la mansuétude qui serait accordée à certains maires, de refuser de célébrer lesdits mariages et de refiler le bébé à l’un ou l’autre de leurs adjoints en vertu d’une clause de conscience. La loi doit être la même pour tous !

     Pour en revenir à l’affaire de la petite Leonarda, lorsque que l’on voit au quotidien les conséquences dramatiques de la poussée migratoire sur le vieux continent, il faut là aussi se demander ce que l’on veut réellement, sans simplement céder à l’émotion. Que des adultes veuillent risquer leurs vies sur des embarcations de fortune, cela reste leur problème. Mais lorsqu’ils entraînent dans cette folle aventure des petits enfants, je dis qu’on a affaire, non pas simplement à des parents irresponsables, mais à des criminels. Continuer de donner l’impression à tous ces pauvres gens, par une politique migratoire laxiste, qu’ils trouveront en Europe la Terre promise, c’est participer à la même irresponsabilité et, en définitive, au même crime. Ou alors, il faudrait décréter qu’il n’y a plus de frontières, que le monde appartient à tous et, par voie de conséquence, que tout est à tout le monde.

     Et c’est là que je rigole ! Pour imaginer le vaste bordel que ce serait, il suffit de se rappeler la manière dont Edith Cresson, ancien Premier ministre socialiste du temps de François Mitterrand, a été offusquée de voir son château de Saint-Sylvain d’Anjou récemment vandalisé par des Roms. En ce cas d’espèce, sans être propriétaire de château, chacun de nous serait une Edith Cresson en puissance, toutes griffes dehors pour défendre la moindre parcelle de son intimité et le fruit de son travail. C’est alors que l’on réalise que les bons sentiments peuvent rapidement trouver leurs limites et que, j’insiste, émotion n’est pas raison.

     A la semaine prochaine !

                                                   Plaisir, 19 octobre 2013