Mer 31/08/11
Chers tous,
Je tiens, en mon âme et conscience, à décerner aujourd’hui un satisfecit public à Soad : elle a raison de déclarer, avec conviction, qu’elle préfère un frigo allégé à un frigo plein.
Moi qui lui reprochais d’aller quasiment tous les jours faire ses courses chez Simply, la sympathique supérette de notre quartier des Ebisoires à Plaisir, estimant que c’était là une perte de temps qu’elle aurait pu employer de manière ô combien plus judicieuse pour notre confort conjugal, je me dois de confesser que sa démarche était assurément la bonne. En cette France du 21ème siècle où l’on est gavé de tout, d’informations, de publicités, de scandales, de catastrophes et que sais-je encore, il ne sert à rien d’accumuler des provisions !!!
D’où vient mon revirement ? Pourquoi ce changement de cap si brutal ? Rassurez-vous ! Je n’ai pas été subitement touché par la grâce divine comme Paul sur le chemin de Damas. Ma conversion à l’orthodoxie domestique telle que la pratique Soad est née du simple fait que je me suis retrouvé, à partir du 5 août dernier, à devoir gérer un stock impressionnant de denrées diverses et variées alors que j’étais de nouveau seul à Pont-Croix. Et, pour que ces denrées ne passent pas précisément du statut de « variées » à « avariées », j’ai dû déployer des trésors d’ingéniosité culinaire dont je ne me croyais plus capable depuis le temps où j’étais célibataire géographique à Kingston (août 2001- octobre 2002). J’ai été contraint de mitonner toutes sortes de plats et autres ragoûts (sans parler des sauces) afin d’éviter que les trois-quarts des provisions constituées lors des passages successifs de mes hôtes de cet été n’aillent directement à la poubelle. Et, par voie de conséquence, si le réfrigérateur s’est progressivement bien dégarni, le congélateur lui aura plutôt pris de l’embonpoint, ce qui est un moindre mal : le grand froid conserve plus longtemps !
Je suis donc devenu un gestionnaire avisé de mes stocks alimentaires. Je n’ai plus remis les pieds au Super U de Pont-Croix depuis quinze jours si ce n’est une fois, en coup de vent, pour acheter des fruits, et encore en quantité minimale ; je « réchauffe » en ce moment plus que je ne « cuisine » ; et, lorsque je fais le tour de mes placards encombrés de toutes les conserves que m’ont subrepticement laissées les Babiker lors de leur récente visite, je me dis que j’ai de quoi soutenir un siège pour un bon mois encore.
Deux moralités à mon histoire vécue :
- Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis.
- En matière d’économie domestique, la femme sera toujours l’avenir de l’homme.