Le temps passe et chacun de nous est pris dans le train-train du quotidien. Le temps est vraiment assassin !
Soad a le sentiment d’avoir ressuscité à la suite de ses deux opérations de la cataracte au printemps dernier. Elle voit à présent très nettement des deux yeux et n’est plus éblouie par un trop grand soleil comme auparavant.
C’est moi qui ai été un tantinet imprudent pour ce qui est de ma santé. Le 15 mai dernier, j’ai fait abattre dans notre jardin de Pont-Croix un grand eucalyptus dont le tronc était bouffé par les champignons depuis quelques années. J’ai demandé à l’élagueur de me laisser les bûches sur place. Je voulais les faire sécher dans l’abri de jardin, le temps nécessaire, et m’en servir ensuite pour chauffer notre insert. L’élagueur m’a alors suggéré d’acheter une petite tronçonneuse pour débiter les bûches en de plus petits morceaux, acquisition que j’ai faite dans la foulée. C’est en transportant, à bras le corps, les énormes bûches du jardin au cabanon que je me suis fait un épanchement de synovie au genou droit. Cela a été assez invalidant pour la suite des travaux qu’il me restait à mener à bon terme.
Nous avions hérité de l’abri de jardin de l’ancienne propriétaire. Au bout de quinze années de bons et loyaux services rien que pour la période qui nous concerne, il commençait à prendre un peu de la gîte, son plancher ayant été posé à même le sol. J’ai demandé à un jeune entrepreneur du bourg de me proposer un devis pour la construction d’une dalle en béton de 6,5 m2 environ. Son père est l’artisan à qui nous confions depuis quinze ans tous nos travaux de peinture, à l’intérieur comme à l’extérieur, au point de lui laisser un trousseau des clés de la maison lorsque nous sommes absents. Le gamin, qui n’avait que dix ans lorsque je l’ai connu et qui venait jouer au Scrabble chez nous, a mis un mois pour me produire son pensum dont le montant s’élevait à quelque 2.000 €. J’avais déjà commandé le nouvel abri de jardin chez Castorama et, livré à domicile, celui-ci me revenait tout juste à 800 €. Il me paraissait alors totalement absurde de dépenser pareille somme dans l’édification de la dalle. J’ai décidé par conséquent de m’y atteler moi-même. Ce que j’ignorais, c’est que j’allais devoir passer plus de deux semaines dans cette entreprise et gâcher exactement 68 sacs de 30 kgs de mortier. De plus, il m’a fallu transporter ces sacs, en plusieurs voyages, dans le coffre et sur les sièges arrière de notre C4, du magasin de bricolage, situé à 5 kms dans la commune voisine de Plouhinec, jusqu’à notre maison. À charrier de la sorte plus de deux tonnes de matériau, j’avoue que je ne sentais plus mes reins en fin de journée. J’ai surtout bien regretté le temps béni où nous avions encore notre vieux fourgon pompier comme second véhicule.
Bref, pour me remettre sur pied, je suis allé voir deux fois un étiopathe du Mans que des voisins de Pont-Croix m’avaient chaudement recommandé. Sans compter ses séances à 60 € qui n’étaient pas pris en charge par notre mutuelle, nous avons dû à chaque fois passer une nuit à l’hôtel. Le bon côté des choses est que cela nous a permis de visiter un peu Le Mans que nous contournons depuis quinze ans, en route pour le Finistère, sans jamais nous y arrêter. Toujours au registre des joyeusetés, j’ai eu également droit à une infiltration dans le genou droit de la part de mon médecin traitant de Pont-Croix. Comme je me plaignais à lui de douleurs persistantes dans la poitrine, toujours du côté droit et probablement à cause de mes travaux de Titan, il m’a envoyé en consultation au centre de cardiologie de Brest. Les examens (y compris un test d’effort sur vélo) n’ont rien révélé d’alarmant. La consigne formelle est que je dois seulement m’astreindre à un repos raisonné. Et c’est ce que je fais depuis le 17 septembre où nous sommes revenus à Plaisir pour y passer la morte saison, l’appartement étant chauffé par le sol, sur charges communes, que nous y soyons ou pas.
Je me suis remis progressivement à mes marches matinales (de 6 à 8 kms dans Plaisir et ses environs). Sinon, l’objectif que je me suis assigné est de terminer et de faire publier mon cinquième ouvrage avant la fin de cette année.
Voilà pour les nouvelles !
Plaisir, 7 octobre 2024